vendredi, juin 22, 2007

Work Games, un jeu chiant.


Quand on a pas d'idée pour faire un bon jeu, on décide de faire d'en faire plein de mauvais, de les foutre dans une boite, et d'appeler ça "party game", comme excuse. C'est comme ca que sont sortis le dernier Rayman, les Mario Party, Wario Ware, et California Games. Le pire et le meilleur.

Work Games fait parti du pire. C'est une sorte d'Incredible Crisis du pauvre, version C64.
L'idée est originale cependant. Imaginez, vous revenez du travail, vous etes exténués. A peine le sac posé, vous décidez d'allumer le C64 et vous dire "Ah putain, j'me ferais une bien une bonne journée de boulot moi !"

Voici Work Games. "A real life game". Comprendre par là qu'il se passe visiblement en Union Soviétique, dans une usine de construction d'engins nucléaires. Une activité artisanale fortement importante de laquelle Jean Pierre Pernaud nous parle pourtant trop peu !

Comme tout Party Game qui se respecte, celui ce joue a plusieurs. De 1 a 6, mais sans la possibilté d'adversaires CPUs, probablement parce que ca se passe en union soviétique, une décision prémonitoire et bien avisée, qui aurait pu changer la vie de Gary Kasparov si elle avait été un peu plus suivie.

Comme le jeu se passe en Union Soviétique, on a pas le droit de choisir son nom. Le premier joueur s'appelle  donc automatiquement Bill. Un nom trop peu courant en Union Soviétique, ce qui laisse subodorer que le jeu doit en fait avoir un scénario caché d'une complexité époustouflante avec de l'espionnage, de la difficulté d'avoir un patronyme difficile en milieu hospital, beaucoup de larmes, et peut etre une intervention de Delarue.




Mais je n'ai pas accès au code source, donc c'est invérifiable.

Je parle, je parle, mais l'ordinateur vient de m'asséner un "Go! Bill." Choix curieux grammaticalement : pourquoi pas "Go Bill !" ? Il fallait surement une demi ligne de code en plus.



Je me souviens encore de mon ressenti face au premier mini jeu. Le but de la premiere mission : aller au boulot.


Elle se déroule en deux phases : tout d'abord, vous êtes sur un pont, et il faut secouer le joy de droite a gauche comme un taré pour avancer (a la track&field), puis, quand vous etes en bas du pont, vous avancez normalement et devez éviter les voitures comme dans Frogger.



Logiquement, j'essaie de faire un peu d'humour dans des circonstances pareilles. C'est vrai, après tout, qu'est ce que c'est que ce truc ou il faut secouer le joy pour aller tout droit, avant de l'utiliser comme direction tout simplement parce qu'on est en bas d'un pont ? Hein ? Y'a logiquement le moyen de faire 70 000 vannes et sarcasmes sur ce truc, mais non , j'y arrive pas. C'est comme si mon esprit n'était pas programmé a de telles incohérences, comme si on avait franchi un point de non retour, comme si Dieu rajoutait une 4ème dimension spatiale en plus de largeur,longueur, profondeur et que nos petits cerveaux n'étaient pas capables d'évoluer dans un univers si profondément modifié et inimaginable pour nous.

Non, c'est tellement con que mon sens de l'humour en reste muet.

La phase de jeu suivante m'a fait grosso merdo le même effet. Il y a un bouton qui s'allume en haut, alors il faut faire HAUT , puis le bouton s'allume en BAS, alors il faut faire BAS. Ensuite le bouton se rallume en haut.... Et de plus en plus vite.

Voila.

Comme dans la vraie vie, en union soviétique.



Est ce une allégorie super profonde pour rappeler l'homme dans sa condition d'homme moderne, façon Charlie Chaplin dans les temps modernes avec la fameuse scène du tapis roulant ?

Pffff!

Ca s'améliore un peu par la suite. La 3eme phase se joue sans qu'on aie besoin de se secouer le manche. Simplement en appuyant sur un bouton pour sauter et éviter les obstacles qui nous séparent de la cantine.


(Comme en Union Soviétique)

On a besoin d'un certain timing,mais pas trop, puisque le parcours est toujours le meme, et répété 30 fois le long de la course, donc au bout de 10 secondes de jeu, on repère un peu le pattern. Juste un peu. Parce que quand on arrive a la droite de l'écran (si on joue bien), on a plus le temps de voir les obstacles et on se casse la gueule. Autrement, plus on joue bien, plus on a de chances de perdre. Il faut donc une stratégie.


Comme au maillon faible quoi. Ou comme a Koh Lanta, s'ils étaient pas encore plus cons que dans le maillon faible.

L'avant derniere phase de jeu est rigolote. Il s'agit de fabriquer une arme nucléaire dans ce qui ressemble, et c'est fascinant, a un four a pain, mais aussi avec l'aide d'une perceuse et d'une enclume. Selon l'endroit ou on se trouve, différentes diodes bougent et il faut veiller a ce qu'aucune atteigne le seuil critique. C'est completement idiot vu qu'il est parfaitement impossible de perdre cette épreuve sans le faire exprès, qu'aucune variable n'entre en compte pour le party game, et que ca n'a donc aucun intéret a plusieurs.



Paradoxe de l'homme communiste, ce qui est le plus amusant a faire est absolument inutile.

Remarquez ça marche aussi chez nous.

Enfin je sais pas.

Je m'en fous.

Vient ensuite la derniere phase de jeu, un shoot them up ou on tire sur des blocs qui bougent pour réveler la phrase "ARBEIT MACHT FREI" (Le travail rend libre) et attraper des femmes a poil qui tombent du ciel. Voilà.



Je remarque que, finalement, je ne me suis pas beaucoup amusé a écrire cet article. Faut dire : le boulot, c'est chiant. Un jeu sur le boulot, c'est chiant. Ecrire un article sur un jeu sur le boulot, c'est forcément très très chiant aussi. J'vous laisse, j'vais prendre mes antidépresseurs.

2 commentaires:

Nefka a dit…

L'image avec la tête qui crie "Work !" , c'est un hommage à Big Brother (1984) ?

Mickmils a dit…

C'est pas impossible. J'en sais rien du tout. Enfin Big Brother est sensé être moustachu.